Kaléidoscope 283 de Michel Bazin: Charles Juliet toujours vivant.

 C’est par la lecture de Rencontres avec Bram van Velde que j’ai fait connaissance avec l’univers de Charles Juliet: bonheur de découvrir deux univers à la fois, deux créateurs exigeants, conscients que ce qui importe, c’est la nécessité de l’œuvre. Et j’ai été immédiatement frappé de voir que la rencontre des êtres humains est ce qui lui importe le plus, la véritable rencontre s’entend. Tout ce qu’il écrit sur Bram van Velde semble un miroir dans lequel c’est son reflet qui apparaît : « Homme simple, bon, tellement humble, une intensité de vie, d’une acuité d’esprit étonnantes. J’ai déjà dit qu’avec lui toute conversation est impossible, que l’échange s’effectue plus dans le silence que par les mots. » écrit Charles Juliet en date du 31 octobre 1966, de ce peintre encore aujourd’hui méconnu.

    Dès 1978 les éditions P.O.L. publient le premier tome de son journal qui comprend aujourd’hui dix volumes où Charles Juliet tente de « poursuivre cette exploration et cette élucidation d’une réalité interne (…) pour tenter de graver dans des mots ce que le temps, sinon, aurait englouti, ne laissant que désert et désespérance. » et les recueils de poèmes aux titres si simples et si forts: «Ce pays du silence », « Affûts », « À voix basse », « L’opulence de la nuit », « Moisson »… En 1989 « L’année de l’éveil », récit de son expérience rude d’enfant de troupe et de son éveil à un amour ressenti comme coupable, va connaître un immense succès.

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